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Les étapes pour créer mon exploitation maraîchère

1_Se former à travers des stages France-travail (stage PMSMP) dans différentes exploitations, faire du salariat le temps d’une saison à minima.

2_Se former en suivant une formation diplômante pour apprendre la théorie, pratiquer sur le terrain, rencontrer les principaux interlocuteurs et créer son réseau, être éligible aux aides de l’état et faciliter l’obtention de financement si besoin de contracter un prêt. J’ai suivi le BPREA (Brevet Professionnel Responsable Entreprise Agricole) option maraîchage biologique. Cette formation m’a été financée intégralement par la région AURA pendant que je disposais d’une indemnité chômage.

3_Définir son projet en analysant son besoin et ses envies. Le BPREA aide beaucoup à préciser son projet via les différentes visites d’exploitations mais aussi grâce aux personnes rencontrées. Il y a aussi des formations dispensées par la chambre d’agriculture ou par l’ADDEAR (Murir ses idées pour en faire un projet) pour vous aider dans votre cheminement.

4_Trouver un terrain pour vous installer. Cibler au préalable une zone où vous envisagez de vivre car votre lieu d’installation, pour des raisons pratiques, devra être le plus proche de votre lieu d’habitation. Acheter ou louer, tout dépend des occasions qui se présentent. La location (le fermage), est une option très intéressante financièrement étant donné le coût relativement abordable des terrains agricoles (du moins pour une petite parcelle comme la mienne). Dans le cas d’un fermage, exigez de signer un bail rural pour sécuriser votre exploitation.

5_Demander votre certification bio au plus tôt. Ce n’est pas le premier truc qui vient à l’esprit mais si le terrain est en friche, il va falloir réaliser un constat de friche par l’organisme certificateur avant de travailler le terrain. Il faudra ensuite, soit attendre une période de conversion si la friche était en conventionnelle, soit demander une dérogation auprès de l’INAO pour demander à réduire la période de conversion pour démarrer directement en bio, si la friche était auparavant déjà certifiée bio. Si vous récupérez un terrain déjà certifié bio, faites en sorte qu’il n’y ait pas d’arrêt de certification pour vous éviter des tâches administratives.

6_Créer sa structure sur INPI pour obtenir un SIREN

7_S’affilier à la MSA. Pour des raisons de timing, je me suis affilié à la MSA pour commencer en tant que cotisant solidaire (couverture minimum). Dès lors que je commencerai le process pour demander la Dotation Jeune Agriculteur (DJA), je vais faire la demande pour passer chef d’exploitation au titre de la MSA.

Pensez à bien vous y prendre en avance pour demander la DJA en contactant la chambre d’agriculture, dès le début de votre BPREA, car toutes les sessions sont très vite remplies.

8_Créer un compte au niveau des impôts et obtenez un numéro de TVA intracommunautaire. Demander les différents accès sur le site pour accéder aux modules dont vous aurez besoin (messagerie, déclaration impôt, TVA, etc.). C’est un peu le flou au début et c’est toujours aussi flou après quelques mois mais ça se fait.

9_Constituer votre étude économique pour trouver des financements. Établir un budget prévisionnel sur 3 ans, avec simulation du compte de résultats, de la trésorerie sur 2 ans, des SIG pour monter un dossier auprès de la banque. Je vous invite à solliciter plusieurs banques, d’une part pour les mettre en concurrence, mais d’autre part, pour essayer d’en trouver au moins une qui accepte de vous suivre. Pour mon projet, je suis accompagné par le CIC. Je suis tombé sur des gens compétents, qui m’ont fait confiance directement malgré le fait que mon projet n’est pas du tout représentatif de la majorité des exploitations maraîchères en place. J’ai eu une très mauvaise expérience avec le Crédit Agricole, qui n’a d’agricole, que son nom. Ils portent et défendent une vision de l’agriculture délétère et obsolète que je classerai dans la case des problèmes (en référence à mon article sur mon projet de reconversion) et non dans la case des solutions. 

Pour ce dossier économique, la formation du BPREA m’a été très utile car je l’avais plus ou moins travaillé lors de l’élaboration de mon projet de fin d’étude.

Il faut absolument faire l’inventaire le plus précis du matériel à acheter, en demandant des devis, car une fois le dossier présenté pour le prêt, seuls les montants mentionnés seront pris en considération. C’est un travail à ne pas négliger, d’autant qu’il est difficile d’estimer à ce niveau d’avancement quels vont être les besoins pour le futur.

10_Remplir des demandes d’aides et de subventions. Il y a beaucoup d’aides de financement proposé et il serait difficile de s’en priver. J’ai sollicité les aides FEADER (se renseigner sur les différents appels à candidature disponibles) et la Métropole de Lyon (plan de soutien à l’agriculture biologique et PENAP). Lorsque vous vous renseignez pour les subventions, je vous recommande fortement de prendre contact avec les personnes instructrices des dossiers pour bien comprendre et définir ce dont vous pourrez prétendre. Il est aussi très important de bien prendre en compte les délais de paiement de ces subventions et anticiper d’avoir suffisamment de trésorerie pour avancer les investissements sur une période oscillant de 6 à 24 mois. Enfin, chaque dossier de subvention doit être déposé avant de débuter les achats. Il faut donc aussi bien prendre en compte les dates d’ouverture pour les dépôts de dossier.

11_Déposer auprès de la mairie, les déclarations de travaux ou les déclarations préalables (DP). Les temps d’instruction pour le cas des DP peuvent varier entre 1 et 2 mois selon la proximité d’une zone avec un bâtiment historique. Ces délais sont à considérer dans votre planning pour organiser les travaux. Les DP peuvent être déposées au plus tôt sur la plateforme TOODOGO dès lors que vous êtes sûr de vos emplacements et des constructions à réaliser sur votre parcelle. Je vous recommande de prendre contact avec le service urbanisme de votre commune pour vous aider sur la marche à suivre. Dans mon cas de figure, j’ai effectué uniquement des DP (plus simple que les permis) et en trois semaines seulement (contre 8 semaines d’instruction), j’ai obtenu les autorisations pour débuter les travaux. Plus vos dossiers seront complets et bien instruits, plus le temps d’instruction sera réduit.

12_Acheter le matériel et débuter les travaux. Pour l’achat du matériels, il est important de prendre en compte dans votre planning, les délais de livraison. Pour les tunnels par exemple, il peut y avoir entre 6 et 8 semaines de délai. Il faut dont réfléchir et prendre le temps d’établir un plan d’action pour que chaque opération se succède les unes après les autres, en optimisant son temps et en faisant preuve de flexibilité pour jongler avec la météo qui peut bousculer le programme.

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Présentation du projet

Le projet de la Cybouclette s’inspire directement du modèle développé par Corentin Moriceau à la ferme des Buis dans le Drôme (26) et qui a été mis en œuvre par Matthieu, qui a créé en 2021, les Jardins de Ruffey dans le Jura (39).  Parmi toutes les visites de ferme effectuées, c’est le modèle que j’ai retenu de part sa simplicité, son efficacité, sa taille et sa beauté.

La simplicité masque toute la technicité du process et l’ingéniosité développée pour mettre en place un outil de production standardisé et robuste.

L’efficacité résulte d’un process simple avec des opérations simplifiées et rapides, qui génère des rendements et des revenus au mètre carré importants.

La taille de la ferme est caractéristique du projet que je veux porter : « faire beaucoup avec peu ». C’est une petite structure à taille humaine qui ne nécessite pas ou peu de mécanisation.

La beauté, ce qualificatif subjectif qui peut sembler anecdotique mais qui est primordial pour moi, pour mon bien être au travail. Une ferme bien implantée dans son environnement, une exploitation agricole qui ressemble à un jardin amateur, un lieu où on a envie de passer du temps et où il est agréable de travailler.

Les infrastructures :

Deux bi-tunnels de 28m * 19m pour la production de légumes

1 cabanon de 20m² doté d’un préau de 20m² pour la préparation de commande et le nettoyage des légumes.

1 pépinière de 70m² pour la réalisation de la majorité des plants de la ferme

1 abri vert pour le stockage du petits matériels de jardin

1 bassin de rétention d’eau de 750m3

Les jardins :

La ferme va se composer de 10 jardins dont 4 jardins sous abris (SA) et 6 jardins en plein champ (PC).

Chaque jardin sera constitué de 7 planches de culture permanentes de 20m² soit 25m de long par 0.8m de large.

Chaque planche de culture sera recouverte d’une couche de 15 cm de compost de déchets verts, maintenu par un coffrage en bois.

L’irrigation :

Chaque jardin sera équipé d’un système d’aspersion et de gouttes à gouttes.

L’eau pour irriguer la parcelle sera directement extraite du bassin de 750m3.

Le bassin d’eau sera alimenté par un forage déjà présent à proximité de la parcelle (70% du besoin) et par la récupération des eaux de pluie grâce aux chéneaux des bitunnels (30%).

J’estime le besoin en eau à 1 400m3.

Quelques chiffres :

SAU : 7 800 m²

Surface cultivée totale : 1 400 m²

Surface cultivée sous abris : 560 m² (soit 40% de la Sc totale)

Surface développée : environ 2 660 m²

Production diversifiée : 30 à 35 légumes différents

En résumé :

Ce modèle de ferme est caractérisé par sa petite surface cultivée, sa non mécanisation et l’absence de travail du sol. La viabilité financière de cette structure résulte d’un revenu dégagé au m² qui est important et qui rendu possible grâce à :

1_L’utilisation optimisée des m² disponibles (forte densité de plantation, rendements élevés et un temp dédié au suivi des cultures important)

2_Une forte production réalisée sous abris (40%) ce qui permet de générer un nombre de rotations plus important de cultures

3_Une gamme de production à forte valeur ajoutée en favorisant des légumes primeurs

4_Une commercialisation en vente directe sans intermédiaire pour mieux valoriser les prix de ventes

5_Un process de production optimisé pour raccourcir les temps de plantation et récolte, et qui limite au maximum les opérations de désherbages

Ayant encore peu d’expérience en maraîchage, j’ai pris le parti de reproduire un modèle existant qui me plait et qui a fait ces preuves.  Je crois fortement à la pertinence de ces petites structures maraichères à proximité des grandes agglomérations. J’espère maintenant être en capacité de reproduire ce modèle et de contribuer à l’émergence et au développement de ceux-ci.

Du projet à la réalisation, il reste encore du travail !

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Mon choix de reconversion

Ingénieur mécanique de formation, j’ai travaillé pendant huit ans dans l’industrie automobile, à développer des pièces de moteur, à travailler sur de la qualité process et à négocier des prix de ventes pour des portefeuilles de pièces de rechanges. Ça a été une période très enrichissante où j’ai pris du plaisir à exercer ces différents postes. Néanmoins, la période du Covid 19 a été révélatrice et déterminante pour les années à venir. Confiné chez moi comme nombre de personnes, j’ai découvert le plaisir de lire, moi qui n’avais de cesse de préférer les séries et films depuis 30 ans. J’ai tout de même regardé encore bons nombres de vidéos à cette époque où j’ai découvert l’activiste Camille Etienne et Jean-Marc Jancovici, ingénieur spécialiste sur les questions énergétique. Ces deux personnes ont été importantes dans mon choix de re conversation : Camille Etienne de part la pertinence de ses combats, sa maturité et son courage m’a donné envie de m’engager (à ma manière) et JMC par la découverte du bilan carbone et des impacts de mon mode de vie, j’ai compris qu’il fallait que je m’engage…  Au premier déconfinement, j’ai commencé par un livre politique de François Boulot « Reprendre le pouvoir », choisi au hasard au détour d’une promenade, qui a été un élément déclencheur pour moi sur la compréhension du monde politique et des décisions prises par nos gouvernants. J’ai désidéalisé nos politiques et j’ai rapidement compris que ministre ne rimait pas avec compétence et intérêt général. Et pourtant c’était évident vous me dirais-je ! J’ai ensuite enchainé sur « Algocratie » d’Arthur Grimonpont qui m’a fait arrêter les réseaux sociaux comme Facebook, j’ai lu les bestsellers de JCV « Un monde sans fin » et « Le plan de transformation de l’économie française », où j’ai vite compris qu’il était beaucoup plus utile de mettre de l’énergie dans l’agriculture que dans l’industrie automobile, puis je me suis intéressé au concept de décroissance via « Ralentir ou périr » de Thimothé Parrique et de la collapsologie avec Pablo Servigne. J’ai commencé à suivre régulièrement les articles de Bonpote puis j’ai compris beaucoup de choses avec le livre Parasites de Nicolas Framont. D’autres personnalités comme Aurélien Barreau (scientifique philosophe) et Helène Grosbois (Activiste pour la biodiversité – « La disparition du vivant & moi ») m’ont fortement inspiré et m’ont poussé indirectement à entreprendre ce choix de reconversion.

J’ai alors choisi de me lancer dans le maraîchage. Ce choix est un choix de conviction. J’ai quitté l’industrie automobile car je ne voulais plus participer à son développement et je ne cautionne plus l’usage qui est fait de la voiture aujourd’hui. J’ai essayé d’intégrer timidement l’industrie du vélo car je suis convaincu de son avenir et de son rôle à jouer pour changer nos modes de déplacement. Mais après deux réponses négatives, je n’ai pas insisté et c’est là que je me suis penché sur l’agriculture. Comment donner à un sens à mon activité, qu’est-ce que je peux faire d’utile et qui soit en phase avec mes convictions, c’était les questions au départ de ma réflexion pour en venir au maraîchage. J’ai lu à multiples reprises que « l’agriculture était le problème mais aussi la solution » avec faits à l’appui, pour décrire la sixième extinction de masse et sa contribution au réchauffement climatique. J’ai alors choisi de mettre mon énergie dans l’agriculture, du côté de la solution, pour développer une exploitation maraîchère en agriculture biologique, qui sera non mécanisée et sur petite surface, avec pour objectif de minimiser les effets négatifs sur l’environnement (en minimisant l’utilisation d’énergie fossile et sans dégrader les sols) pour au contraire favoriser au mieux la biodiversité. De l’idée au projet, il reste encore du travail !