Ingénieur mécanique de formation, j’ai travaillé pendant huit ans dans l’industrie automobile, à développer des pièces de moteur, à travailler sur de la qualité process et à négocier des prix de ventes pour des portefeuilles de pièces de rechanges. Ça a été une période très enrichissante où j’ai pris du plaisir à exercer ces différents postes. Néanmoins, la période du Covid 19 a été révélatrice et déterminante pour les années à venir. Confiné chez moi comme nombre de personnes, j’ai découvert le plaisir de lire, moi qui n’avais de cesse de préférer les séries et films depuis 30 ans. J’ai tout de même regardé encore bons nombres de vidéos à cette époque où j’ai découvert l’activiste Camille Etienne et Jean-Marc Jancovici, ingénieur spécialiste sur les questions énergétique. Ces deux personnes ont été importantes dans mon choix de re conversation : Camille Etienne de part la pertinence de ses combats, sa maturité et son courage m’a donné envie de m’engager (à ma manière) et JMC par la découverte du bilan carbone et des impacts de mon mode de vie, j’ai compris qu’il fallait que je m’engage… Au premier déconfinement, j’ai commencé par un livre politique de François Boulot « Reprendre le pouvoir », choisi au hasard au détour d’une promenade, qui a été un élément déclencheur pour moi sur la compréhension du monde politique et des décisions prises par nos gouvernants. J’ai désidéalisé nos politiques et j’ai rapidement compris que ministre ne rimait pas avec compétence et intérêt général. Et pourtant c’était évident vous me dirais-je ! J’ai ensuite enchainé sur « Algocratie » d’Arthur Grimonpont qui m’a fait arrêter les réseaux sociaux comme Facebook, j’ai lu les bestsellers de JCV « Un monde sans fin » et « Le plan de transformation de l’économie française », où j’ai vite compris qu’il était beaucoup plus utile de mettre de l’énergie dans l’agriculture que dans l’industrie automobile, puis je me suis intéressé au concept de décroissance via « Ralentir ou périr » de Thimothé Parrique et de la collapsologie avec Pablo Servigne. J’ai commencé à suivre régulièrement les articles de Bonpote puis j’ai compris beaucoup de choses avec le livre Parasites de Nicolas Framont. D’autres personnalités comme Aurélien Barreau (scientifique philosophe) et Helène Grosbois (Activiste pour la biodiversité – « La disparition du vivant & moi ») m’ont fortement inspiré et m’ont poussé indirectement à entreprendre ce choix de reconversion.
J’ai alors choisi de me lancer dans le maraîchage. Ce choix est un choix de conviction. J’ai quitté l’industrie automobile car je ne voulais plus participer à son développement et je ne cautionne plus l’usage qui est fait de la voiture aujourd’hui. J’ai essayé d’intégrer timidement l’industrie du vélo car je suis convaincu de son avenir et de son rôle à jouer pour changer nos modes de déplacement. Mais après deux réponses négatives, je n’ai pas insisté et c’est là que je me suis penché sur l’agriculture. Comment donner à un sens à mon activité, qu’est-ce que je peux faire d’utile et qui soit en phase avec mes convictions, c’était les questions au départ de ma réflexion pour en venir au maraîchage. J’ai lu à multiples reprises que « l’agriculture était le problème mais aussi la solution » avec faits à l’appui, pour décrire la sixième extinction de masse et sa contribution au réchauffement climatique. J’ai alors choisi de mettre mon énergie dans l’agriculture, du côté de la solution, pour développer une exploitation maraîchère en agriculture biologique, qui sera non mécanisée et sur petite surface, avec pour objectif de minimiser les effets négatifs sur l’environnement (en minimisant l’utilisation d’énergie fossile et sans dégrader les sols) pour au contraire favoriser au mieux la biodiversité. De l’idée au projet, il reste encore du travail !